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Histoire de la FLANDRE

 

Référence :
Histoire de Bourbourg de Georges DUPAS édition 1978
Les Pays-Bas Espagnols et les Provinces Unies de A Renaudet édition 1960
Dunkerque édition cahier du patrimoine

 



 

 

La Flandre se compose de :

1 - La Belgique:

11 - La Flandre Occidentale : (Bruges) : West-Vlaanderen
12 - La Flandre Orientale : (Gand) : Oost-Vlaanderen
13 - Province d'Anvers
14 - La Flandre romane : Le Tournaisis et la région de Mouscron (Courtraisis)

2 - La Flandre Française :

21 - Le Westhoeck : Dunkerque - Hazebrouck - Armentières
22 - La Flandre Romane : Lille - Douai (parle français = Wallon)

3 - Une petite partie des Pays-Bas :

33 - Flandre Zélandaise : au sud de la Zélande entre L'Escaut et la Belgique


Naissance du détroit De Calais :
Au cours de l'ère tertiaire (65 millions d'années avant J.C), les bouleversements géologiques qui affectèrent l'Ouest de l'Europe se traduisirent par le relèvement et le plissement des fonds marins qui occupaient l'emplacement du Nord de la France et le Sud de la Grande Bretagne.

L
'isthme
(bande de terre resserrée entre 2 mers) ainsi formé séparait, la mer du Nord de l'Atlantique et vu sa situation, subissait l'assaut incessant, par le Nord et par le Sud, des courants marins et celui des marées.

La nature même, des roches, sédiments calcaires et argileux déposés au fond de la mer qui couvrirent cette région pendant la plus grande partie de l'ère secondaire et le début de l'ère tertiaire (env 650 millions d'années avant J.C), vouait cette barrière à une destruction inéluctable et relativement rapide, accélérée encore par un affaissement progressif et général du Sud de l'Angleterre au bassin de Paris.

Certaines découvertes tendent à prouver qu'au début de l'ère quaternaire (3 millions d'années avant J.C) l'isthme appelé isthme de Calais existait toujours et que l'homme de la pierre l'emprunta. Celui-ci se rompt à la fin de cette période et la mer envahit les terres basses depuis les collines de l'Artois jusqu'aux hauteurs du Kent.

Les courants marins de la mer du Nord et de l'Atlantique s'attaquèrent donc à cette barrière argilo-crayeuse. Rongeant l'isthme d'une part et d'autres part les rives des golfes ainsi formés qu'ils longèrent, en achevant leur circuit dans notre région.

Formation de la plaine maritime :
La plaine maritime commence alors à s'exonder. Les courants O-E déviés par le cap Gris-Nez, qu'ils s'attaquent sans cesse, glissent le long du rivage naissant et y déposent, sous l'influence des marées et du courant N-S plus faible, des sédiments qui constituent peu à peu un nouveau cordon de dunes de Calais et au delà de Dunkerque.

Peu à peu, l'eau qui occupe le bassin maritime commence à se retirer. L'homme néolithique des époques celtiques et gallo romaine : les Morins et les Ménapiens s'y établissent, tout au moins aux endroits surélevés.

Suite à un relèvement du niveau de la mer ou à un affaiblissement du sol (les avis sont partagés), intervient alors entre 5500 & 2000 ans avant notre ère, une première transgression marine dite "Flandrienne" dont les eaux réoccupent la plaine à peine asséchée, y déposant des sables (25 à
30 m d'épaisseur) et ce, avec des périodes de replis pendant lesquelles les rivières descendant des collines apportent des vases argileuses sur lesquelles la végétation s'installe.
- Le géographe Strabon vers l'an 300 parle de petites îles dans les marais.

Aux premières années du V ème siècle, la mer se réinstalle dans la plaine.

Dès
lors la plaine n'est donc plus qu'une étendue vaseuse, tour à tour asséchée et noyée, parsemée d'îlots sableux alignés sur plusieurs rangs jusqu'à proximité du rivage actuel.

Pendant plusieurs siècles, il en est ainsi. Les flots pénètrent surtout par les estuaires de la Hem et de l'Aa, se décantent calmement et comblent maintes "bassures". Ce bras de mer s'envase de lui même, les herbes marines commencent à prendre possession du sol, plus rarement et de moins en moins inondées, et forme de véritables près marins, sillonnés de criques que la formation lente mais efficace de dunes protégera bientôt des marées. Il a fallu quatre siècles pour en arriver là.

 

Assèchement et occupations des terres :
A partir du VII/VIII ème siècle des écrits nous renseignent sur les bourgades existantes. Hormis les villages bâtis sur les hauteurs à la limite de la plaine, donc à l'abri de la transgression marine, et qui ont pu être fondés avant cette époque tels
que : Wormhout, Ledringhem, Esquelbecq, Steene, Bergues. On cite pour la première fois St Omer en (648), Millam (826), Eringhem (828), Drincham (830), Bourbourg (987), Merckeghem (1085). Toutes ces agglomérations sont situées à plus de 5 m d'altitude.

De 637 à 648 : Un monastère est construit au fond du golfe de Sinus Itius (futur St Omer) par St Omer, évêque de Thérouane, capitale de la Morinie.

En 646, ST Eloy, évêque de Noyon, fit construire une petite église dénommée Duynkerque (église des dunes), située au Sud est du hameau.

Avec les Morins, Winoc, Momelin, Bertin, Folquin, des monastères sont érigés à Bourbourg Bergues et Wormhout (697). Ces moines apprendront aux Morins à assécher la région.

En Flandre maritime, en dehors des bergeries et vacheries créées par les comtes à leur profit sur les terres les plus hautes, subsistent les terres marécageuses qu'ils entreprennent dès le XI ème siècle d'assécher, plus par intérêt pécuniaire que par souci d'améliorer les conditions de vie des populations locales.

Cet assèchement est confié à tous les hommes libres qui répondent à l'appel du comte. Ce travail est surtout dû à l'initiative des comtes Thiery d'Alsace (mort en 1168) et Philippe d'Alsace (mort en 1191).

Les revenus des terres dégagées du marécage ne restent pas longtemps aux comtes. C'est l'époque où l'église essaie de faire accepter sa suprématie morale et, crée un état d'esprit à cette vue, favoriser par la préparation de la 1 ère croisade. Grands et puissants entrent dans le jeu et les donations des terres se succèdent à un rythme accéléré en faveur des abbayes et des églises.

Les comtes de Flandre distribuent alors ces marais, asséchés ou non.

La plaine n'était pas libérée pour autant de la menace de la mer. Il a été relevé du XI au XVIII ème siècle, de 10 à 35 inondations locales, parfois désastreuses, par siècle. Le colmatage naturel du rivage avait pourtant été renforcé, localement, par des digues dont la principale, celle dite du comte Jean du Hameau des Huttes vers Dunkerque.

Dunkerque a pris naissance au bord d'une petite crique abritée par les dunes à l'embouchure d'une modeste rivière nommée "La Colme", cela à une date inconnue mais postérieure à l'an 800. C'est alors qu'un hameau de pêcheurs, entouré de lagunes et de marais, éléments naturels contre lesquels les habitants mèneront une lutte incessante durant des siècles. Le village originel semble déjà bien organisé lorsqu'en 964, le comte de Flandre Baudouin III le fait, selon la tradition, entourer d'un mur défensif. Pourtant la première mention officielle de Dunkerque n'intervient que tardivement dans une chartre de Baudouin VI datée du 27/05/1067. Dunkerque ce nom flamand qui signifie "Eglise des Dunes".


La Flandre au moyen âge :
Aux temps mérovingiens et carolingiens, l'unité administrative était le "pagus" (pays, canton). Le "pagus Flandrensis" n'était alors qu'une bande côtière étroite et marécageuse s'étendant de Bruges à l'Aa et parsemé d'îlots sableux.

Chaque "pagus" avait à sa tête un comte désigné par le roi et qui le représentait, tant pour rendre la justice, convoquer et commander les hommes d'armes de son comté, que pour assurer la levée d'impôts et veiller à l'exécution des ordres du souverain.

Il arrivait que plusieurs comtés fussent confiés à un même comte, ainsi à Baudouin I er, dit "bras de fer" (mort en 879), gendre de Charles le Chauve, roi de la France occidentale, et qui en 864 protégea la Flandre des Normands.

Attaque des Normands :
Au début de l'an 800 les NORMANDS vinrent jeter un trouble profond dans le pays. Ces pirates adroits et redoutables descendaient des côtes du DANEMARK et de la NORVEGE.

Ils se donnèrent eux même le nom "d'enfants des anses" marins audacieux, ils s'abandonnaient aux flots, montés sur de simples pirogues en bois couvertes de peaux d'animaux, ils débarquaient sur les rivages où le vent les poussaient. Remontant ensuite les fleuves et les rivières, ils enlevaient les chevaux puis étendaient au loin leurs ravages. Ils revenaient mettre leur butin dans quelques îlots perdus, lorsqu'ils avaient dévasté toute une contrée, par la hache et la torche incendiaire.

Ce fut surtout à partir de 812 que le pays eu à souffrir des prédations des NORMANDS. Cette même année cent pillards arrivèrent sur les côtes de la MORINIE (Gens habitant près de la mer, composée du nord de la France et des polders Belges, dont le port le plus important était Boulogne sur mer), ils ravagèrent en premier NIEUWPOORT, ensuite ZUYDCOOTE, MARDYCK, SANGATTE, WISSANT, BOULOGNE et QUANTOVIC. A l'approche de ces redoutables brigands, pontifes, abbés, religieux, quittèrent leurs monastères et leurs églises, pour se diriger vers SITHIUS (St OMER) qui était fortifiée et y mettre à l'abri ce qu'ils avaient de plus précieux, surtout les reliques de leurs saints.

En 846 les moines de WORMHOUDT n'eurent rien de plus pressé que de transférer les restes de WINOC et le tombeau du grand missionnaire fut placé dans l'église du monastère de SAINT BERTIN à St Omer, où il resta exposé à sa vénération des fidèles pendant 28 ans. Il fut ensuite confié à sa terre par ordre de SAINT FOLQUIN dans la crainte d'une invasion générale.

Cette triste prévision n'arriva que trop tôt.

En 847 les NORMANDS brûlèrent le monastère de SITHIUS (St Omer) et six années plus tard ils dévastèrent complètement le TEROUANNAIS (pays sous Cassel) et le pays limitrophe.

Cet état déplorable s'aggrave encore en 861, une flotte formidable sous le commandement de WALAND aborde à NIEUWPOORT, à peine débarquée, cette horde sanguinaire se répandit dans la contrée, se cachant le jour et rampant la nuit. Ayant suivi le cours de l'YSER, elle arriva au monastère de WORMHOUDT, qu'elle livra aux flammes. Deux des religieux qui n'avaient pu se soustraire à leur fureur par la fuite, furent impitoyablement massacrés et ce ne fut là que la première étape des exploits et des cruautés de WALAND.

Les NORMANDS ne quittèrent en effet la MORINIE qu'après l'avoir entièrement dévastée et brûlée.

Après le sac de THEROUANE (Ville au sud est de Cassel), HUNFRID évêque de cette malheureuse cité n'ayant plus d'ouailles, voulut renoncer à sa dignité épiscopale, mais le pape NICOLAS I er lui répondit : "mon fils, le pilote ne doit pas quitter le gouvernail pendant le calme, ni le pont pendant la tempête".

En 877 une nouvelle invasion des NORMANDS, plus terrible encore que les précédentes se précipita sur la MORINIE. Pendant trois ans elle passa et repassa dans la FLANDRE, le glaive d'une main et la torche de l'autre. Ceux qui survivaient à une course succombaient à une suivante. Pas un couvent, pas une église ne resta debout, pas une ville n'échappa à la destruction. La plus pauvre des cabanes vit ses habitants massacrés.

BERGUES, qui s'était soustrait jusque là à cette épouvantable désastre, fut attaquée à son tour, pillée, saccagée et réduite en cendre. De notre naissante et industrieuse cité, il ne resta debout que des ruines, les rares survivants erraient au loin dans la campagne, sans asile et sans ressource pleurant la mort de leurs parents, des amis et la perte de leur chaumière, souvent leurs unique bien.

WORMHOUDT, WATTEN, ESQUELBECQ, OYE, YPRES, STEENVORDE subirent le même sort. TEROUANNE ayant déjà tant souffert demeura plus d'un siècle sans habitant.

DIEU prit enfin pitié de notre malheureux pays, Louis III (roi de France) arrêta les NORMANDS au passage de la Somme à SAUCOURT en VIMEU (août 881) et une éclatante victoire laissa respirer librement notre belle FLANDRE.

Un chant de cette époque conservé à l'abbaye de SAINT AMAND, célèbre aussi cette victoire. "DIEU protégeait Louis, il l'entoura de comtes, héros illustre, et lui donna le trône de FRANCE Louis se leva pour combattre les normands, il saisit un bouclier et sa lance, et pressa le pas de son coursier. Il s'avançait plein de courage tout en chantant en choeur, le combat commença. Amer fut le breuvage qu'il versa à ses ennemis, car ils se retirèrent à jamais"
.


Création des Châtellenies :
Ces territoires sont rassemblés, avec les droits seigneuriaux qui y sont rattachés. Les châteaux érigés par Baudouin I, Baudouin II et Arnoul I sont confiés aux châtelains. D'où la division du territoire Flamand en châtellenie dont celles d'Aire, de St Omer, de Bailleul, de Cassel, de Bergues, de Furnes et de Bourbourg.

Il semble que les châtellenies de Bergues et de Bourbourg aient été au XI ème siècle entre les mains du châtelain de Bergues "Gauthier", lequel mourût en 1090, laissant à ses fils : Folcard : la châtellenie de Bergues et à Thémard : la châtellenie de Bourbourg.

Le comte est donc le suzerain suprême et le seigneur foncier de la châtellenie, ses représentants sont pour le militaire : le châtelain, pour la justice : le bailli. On peut considérer qu'au XIII ième siècle, cette organisation est achevée, que la quasi totalité des seigneuries sont créées, et que les seigneurs locaux ont assis leurs prérogatives.

Les châtellenies :
La Flandre maritime du début du XVIII ème siècle était composée de 5 divisions principales qui étaient par ordre d'importance :
- La châtellenie de Cassel
- La châtellenie de Bergues
- La châtellenie de Bailleul
- La châtellenie de Bourbourg
- Le territoire de Dunkerque
Et 2 juridictions particulières : Gravelines et Merville

La châtellenie de Cassel :
Par lettres patentes du mois de décembre 1702, le magistrat de la ville de Cassel a été supprimé et la juridiction de la dite ville a été remise à la cour de Cassel pour ne faire qu'un seul et même corps. Ce corpus administrait la police, les finances et exerçait la justice.

Cette
châtellenie comprenait entre autres les villes de : Arnèke, Bollezeele, Hazebrouck, Lederzeele, Merckeghem, Noortpeene, Oudezeele, Winnezeele (en partie), Zegerscappel.

La châtellenie de Bergues :
La juridiction de la ville et de la châtellenie est exercée par les magistrats qui ne font qu'un seul et même corps. La châtellenie est composée de 20 villages et 6 vassaleries.

Les villages sont entre autres : Armboutscappel, Bambecque, Bierne, Bissezeele, Coudekerque (en partie), Ghyvelde, Herzeele, Hoymille, Killem, Looberghe, Oostcappel, Quaedypre, Rexpoëde, Spycker, Téteghem (en partie), Uxem, Warhem, Westcappel, Wormhout, Wylder

Les vassaleries sont : St Donat, Esquelbecq, Ledringhem, Hondschoote, Houtkerque, Pitgam.

Il est à observer que dans la dite châtellenie, il y a quelques juridictions enclavées ayant haute, moyenne et basse justice telles que :
- Le comté et prévoté de St Winoc dans la paroisse de Wormhout
- La seigneurie de Predenbourg dans les paroisses de Steene, Téteghem et Rexpoëde
- La seigneurie de monsieur l'Evêque d'Ypres dans la paroisse d'Herzeele
- La seigneurie de Cappel dans la paroisse de West Cappel.


La châtellenie de Bergues était administrativement autonome et ce ne fut qu'en 1586 que Philippe II (roi d'Espagne et comte de Flandre), la fusionna à la ville elle-même. Elle avait son siège à l'évêché de Bruges. Sur le plan religieux Bergues et sa châtellenie dépendait de l'évêché d'Ypres.

Administrativement, la juridiction féodale suprême était appelée " Le Perron de Bergues " et avait à sa tête le comte de Flandre.

Le territoire de Dunkerque :
Les magistrats de Dunkerque connaissaient dans leur ville et territoire toutes les procédures civiles et criminelles de quelle qualité qu'elles puisaient être. Le tout en première instance et par appel au conseil d'Artois pour le civil et le criminel et, de là au Parlement de Paris pour le civil seulement.
Le territoire de Dunkerque était composé des villes de : Armboutscappel, Capelle la Grande, Coudekerque (en partie), Grande Synthe, Leffrinckoucke, Petite Synthe, Mardyck, Téteghem (en partie).



L'Histoire de la FLANDRE par les faits :

 


I - Sous les comtes de Flandres et les ducs de Bourgogne 862 à 1477 :
En 843, division de l'Empire de Charlemagne, la partie à l'Ouest revient à Charles II "Le Chauve" (roi de France).

Les troubles et guerres sont dus d'une part aux luttes du Comte de Flandre contre le roi de France, d'autre part à celles des Flamands contre leur comte, sans que leur participation soit toujours bien précisée.

 

Baudouin I er "Bras de Fer", (comte de Flandre 863-879), Il enlève la fille de Charles II "Le Chauve" (roi de France) et par le mariage, reçoit en dot La Flandre. Il renforcera le desséchement et avant sa mort en 879, il fortifie les villes d'Arras, Gand et Bruges. Il fonde l'église St Donat à Bruges.

Baudouin II "Le Chauve", (comte de Flandre 879 - +918), fils du précédent. Mineur à son événement, il voit ses états subirent les attaques des Vikings. Ces Normands détruisent Thérouane, puis Gand (880), pillage de Tournai (881), puis le tour de Cambrai et Arras (883), Boulogne, St Omer, Furnes et à nouveau Thérouane, ravage la région de St Bertin (Bergues) à défaut de pouvoir s'emparer de la cité.

En réaction, Baudouin II s'empare des terres ravagées par les Danois. Il profite de la faiblesse du pouvoir royal pour étendre sa domination. Il se rend maître du Ternois, de l'Abbatial laïque de St Bertin, du Boulonnais et du Tournaisis entre 892 et 898. La Flandre est un fief de la France, gouvernée par le comte de Flandre.

Les rois de France, dans l'incapacité d'assurer la défense du territoire contre les Normands et conscients de la force que représente au Nord du pays ce comte aussi puissant qu'eux, ne peuvent que reconnaître cet état de fait.

Baudouin II reprend de force le château et l'abbaye d'Arras.

Avant l'an 900, Baudouin II, couvre son domaine de citadelles fortifiées : à Ypres, Courtrai, Bergues, Gand, Bruges et St Omer.
Il renforce les fortifications du littoral de Flandre (castella) : Gistel, Furnes, Oostburg, Oudenburg, Bourbourg.

Il marque le début de l'âge féodal.

Baudouin II, s'allie avec le roi Anglais Alfred le Grand contre les Danois, et épouse sa fille.

Ses successeurs, continuent la même politique : conserver, conquérir ou reconquérir les régions du sud aux riches abbayes
et au sol largement cultivé, occupées essentiellement par des populations de langue romaine et les annexer au noyau primitif,
les "pagi" du Nord, vastes régions incultes et peu cultivées, occupées par une population exclusivement germanique.

Arnoul I er "Le Vieux", (comte de Flandre 918-958 & 961 à 965).

 

Baudouin III, (comte de Flandre 958-962), institue les premières foires à Bruges, Torhout, Courtrai, Cassel, fonde les manufactures et fortifie Bergues.

Il prend part à une expédition contre les Normands sous l'autorité du roi de France Lothaire.

Il fit entourer la ville de Dunkerque de murs pour la préserver des voleurs. (Date contestée en 960).

Le château devient la résidence du Seigneur Féodal (Chef de la châtellenie), qui commande les places fortes et protège
les villages.

A sa mort en 958, c'est son père qui redevient comte de Flandre, jusqu'en 965.


Arnould II "Le Jeune", (comte de Flandre 965-987), il n'est qu'un enfant à la mort de son père. Le roi de France Lothaire, profitant de sa jeunesse et se prévalant de la régence en tant que souverain, envahit la Flandre et s'empare de Thérouane,
de St Pol, de Douai et d'Arras.

Inquiété, l'évêque de Cambrai et d'Arras, appelle l'empereur Otton I er à la rescousse (empereur Germanique). Lothaire se retire, mais laisse un pays dévasté.

En 981, hors des eaux on trouve Téteghem et Uxem (Ukesham). A l'ouest, sur un îlot de sable, débute Loon (+ environ 5M).
Dans la crique, s'installe un village appelé "Portusé" (le futur Dunkerque). On édifie Bergues (Groenenberg). A la mort du roi de France Louis V, Arnould II, ne reconnaît pas le nouveau roi français élu : Hugues Capet. Le roi de France, envahit la Flandre jusqu'à la Lys et prend Arras.

Baudouin IV "Le Barbu", (comte de Flandre 987-1035), entre en lutte contre le souverain germanique Henri II (1006/1007),
il s'empare de Valenciennes et s'y maintient malgré un siège soutenu par Henri II et son allié Robert II, roi de France.

Sous son gouvernement, Dunkerque est fondée (on parle d'une chapelle St Pierre), Bruges reçoit les premières libertés
communales de Flandre et des murailles commencent à entourer la cité de Lille.

Baudouin IV, a affirmé son autorité de deux façons :
- d'une manière très ferme sur sa région de base : Gand, Bruges, Lille, St Omer.
- d'une façon plus discrète sur le reste du territoire. On note l'émergence de familles nobles (Béthune, Houdain, Lens, Lillers, etc..).

Vers 993/994, Baudouin IV a en effet institué les " comitati " (comtés) à l'origine de la naissance des châtellenies au
XI ème siècle.

Baudouin IV, est le véritable fondateur de la puissance Flamande dans ses limites historiques.

En 1022, Bierne et Steene apparaissent. Et en 1024, soudaine remontée de la mer, qui fait périr les forêts. (Idem en 1042).


Baudouin V "De Lille", (comte de Flandre 1035-1067), en révolte contre son père, il n'hésite pas à se mettre à la tête
des barons flamands révoltés, qui chassent Baudouin IV.

Ramené à la soumission, il devient à la mort de son père, l'un des plus puissants vassaux du roi de France Philippe I er (1060/1066).

Il rentre en guerre contre Thierry IV de Hollande, qui lui conteste la Zélande, puis avec Henri III, empereur germanique.

Il contribue à drainer les zones humides autour de Valenciennes, fait construire entre St Omer et Aire sur la Lys une grande fortification (1046/1054), le fossé neuf, devenu depuis le canal de Neufossé.


Baudouin VI, (comte de Flandre 1067-1070), son règne est marqué par la fondation de l'Abbaye de St Winnoc, qui reçoit des privilèges en 1068, pour développer l'assèchement.

En 1067 le hameau de Dunkerque, dépend de Bergues (charte). Apparaissent Armbouts-Capelle, Coudekerque, Hoymille, Spycker, Ghyvelde.

 

Arnould III "Le Malheureux", (comte de Flandre 1070-1071), il ne régna qu'un an, il mourût à la bataille de Cassel le 22/02/1071, qui opposa les Flamands révoltés (menée par Robert "De Frison") au roi de France et au comte de Flandre Arnould III.


Robert I er "Le Frison", (comte de Flandre 1071-1093) défit son neveu Arnould III et lui ravit le comté de Flandre.


Robert II "De Jérusalem", (comte de Flandre 1093-1111), assure la régence du comté de 1085 à 1091, pendant que son père Robert I er "Le Frison", effectue un pèlerinage en terre Sainte.

En 1100, nouvelle invasion de la mer. Pour le dessèchement, les régions inondées seront quadrillées (ceinturées) par des fossés, pour évacuer par gravitation les eaux vers la mer. C'est la création des Waeteringues avec ses Waetergangs, dont Zuydcoote.
Ces travaux seront aidés par les moines des abbayes de St Omer, Furnes et Bergues.

Il choisit comme chef de l'administration de ces domaines, le prévôt du chapitre de Saint Donat à Bruges.

En 1105, L'empereur Henri V appuyé par le comte du Hainaut Baudouin III et les Hollandais, marche sur la Flandre.
Ils échouent devant Douai, reconnaissant au comte de Flandre la possession de Douai et la cité de Cambrai et sa châtellenie.


Baudouin VII, (comte de Flandre 1111-1119), en 1113, érige la collégiale de Saint Pierre de Douai.

Il accorde des privilèges pour le dessèchement à Bourbourg, Drincham, Pitgam.


II - Sous la Maison du Danemark :
Charles I er "Le Bon", (comte de Flandre 1119-1127), né au Danemark, fils du roi du Danemark Knut IV et de Adèle
de Flandre, petit fils du comte Robert I er et neveu de Robert II.

Il est reconnu par les Etats convoqués à Roeselare, comme successeur de Baudouin VII en 1119.

En 1121, la tempête comble les deux bras de rivière évacuant les eux de la Petite et Grande Moere, jusqu'à la crique de Zuydcoote.

En 1126, l'autel de Dunkerque est rattaché à l'Abbaye de St Winoc de Bergues par Jean, évêque des Morins.

L'hiver 1126/1127, est particulièrement rigoureux en Flandre : tous les blés de la contrée gèlent. Le comte prend les premières mesures de salut public durant cette famine.

N'ayant pas de postérité, c'est son deuxième cousin Guillaume de Cliton ou de Normandie, qui devient brièvement Comte.


III - Sous la Maison de Normandie :
En 1127 à Arras, Louis VI "Le Gros", roi de France, intervient, car il tient à placer à la tête du comté son candidat, le petit fils de Guillaume le conquérant : Guillaume Cliton.


Guillaume Cliton, (comte de Flandre 1127-1128), que les Flamands n'aiment guère. Il faut dire que le comte lève de nouveaux impôts sur les marchés (tonlieu) et une nouvelle redevance sur les maisons (cens), qu'il fait récolter par la violence.

Un an plus tard, le petit fils de Robert de Frison, Thierry d'Alsace, succède à Guillaume Cliton, avec l'appui de la majorité des Flamands et appuyé par l'Angleterre.


IV - Sous la Maison d'Alsace :
Thierry d'Alsace, (comte de Flandre 1128-1168), en 1128, les villes de Bruges, Gand, Lille et Saint Omer, appellent et reconnaissent Thierry comme comte.

Louis VI (roi de France) assiège Lille, mais doit se retirer sous la menace anglaise d'Henri I er d'Angleterre qui soutient Thierry d'Alsace.

En 1132, Thierry, prête hommage au roi de France Louis VI, qui mâte ainsi la prétention de Baudouin IV de Hainaut
pour le comté de Flandre.

En 1137, à Dunkerque, les pêcheurs et constructeurs de bateaux creusent un petit "havre" (port d'échouage).

En 1147, profitant de l'absence du comte parti en croisade, Le comte Baudouin IV du Hainaut envahit la Flandre.
En représailles la comtesse Sibylle ravage le Hainaut.

En 1155, Thierry fonde la maison des Templiers à Douai.

Sous son règne, c'est une ère de développement économique, d'expansion des terres cultivées par défrichage, avec l'aide des monastères de Bourbourg et Watten et de fondation d'établissements commerciaux. La Flandre connaît sa plus grande extension territoriale.


Philippe d'Alsace, (comte de Flandre 1168-1191), dès 1157, il règne sur le comté de Flandre, durant les croisades de son père.

Il met fin au piratage des côtes flamandes par les hollandais (1163). Par héritage, il récupère les pays de Waes au Nord de Gand
et celui des quatre-Métiers (Flandre Impériale).

La Flandre impériale : territoire pour lesquel le comte de Flandre relevait, non du roi de France mais de l'Empereur. Elle comprend le pays entre l'Escaut et la Dendre ou comté d'Alost, l'embouchure de l'Escaut, le long de la Hond. Escaut part
des Pays-Bas, passe à Anvers, Gand, tournai et Valenciennes.

Le comte, avec son mariage en 1156 avec Elisabeth de Vermandois, lui apporte en héritage : les comtés de Vermandois,
Amiens et de Valois.

Il définit l'organisation d'ensemble de l'assèchement et des droits pour toutes terres asséchées, dénommées les Wateringues,
divisés en 4 régions, avec les abbayes de St Omer, Bergues, Dunes et Furnes. Il nomme des chefs Waetergraves (chefs de Waeteringue). Il fait construire les digues de l'Aa (port et rade de Gravelines), puis le canal de Colme pour le dessèchement de Watten et Bergues. Il fait aussi construire 27 nefs pour une expédition en Terre Sainte.

Il fonde les ports de Gravelines, Nieuwpoort, Damme et Biervliet.

Il fait édifier le château des comtes de Flandre (Gravensteen) à Gand, qui devient la capitale de la Flandre.

Philippe d'Alsace, peut paraître comme le représentant du monde féodal finissant, au profit d'une nouvelle forme de souveraineté, annoncée et mise en place par Philippe Auguste, roi de France.

Une charte en 1182 indique que Dunkerque, qui possède depuis longtemps une paroisse constitue une communauté urbaine.


V - Sous la Maison du Hainaut puis de Constantinople :
Baudouin VIII "De Flandre", (comte de Flandre 1191-1194), mais aussi dit "Baudouin V du Hainaut", en 1169 épouse Marguerite, fille du puissant Thierry d'Alsace, comte de Flandre.

Il signe un traité d'alliance avec son beau frère Philippe d'Alsace, le désignant comme héritier de la Flandre.


Baudouin IX "Baudouin de Constantinople", (comte de Flandre 1194-1205), hérite en 1194 à la mort de sa mère, de
La Flandre et à celle de son père en 1195, du Hainaut.

Il prête rapidement hommage à Compiègne au roi de France Philippe Auguste, mais il remet à la couronne les fiefs de Boulogne, Guînes et Oisy.

A son retour, taxé de faiblesse par les Flamands, Baudouin IX, s'allie à Richard cœur de Lion (roi d'Angleterre) et demande
au roi de France, le retour à la Flandre de Lens, Arras, Hesdin, Bapaume, St Omer et Aire

Arnould II, comte de Guînes, et châtelain de Bourbourg, participe à la lutte avec le comte de Flandre Baudouin IX contre le roi
de France Philippe Auguste, qui convoite l'Artois et la Flandre. C'est lors de cette bataille, que Baudouin IX, fit ouvrir les écluses sur le camp français, encerclé par les eaux et l'armée flamande. Le roi de France n'a d'autre choix que de céder aux exigences de Baudouin IX.

La conférence de Péronne en 1199, permet un accord. Le roi conserve les terres au delà du Fossé Neuf et Baudouin IX, conserve Douai, Ardres, Lillers, La Gorgue, Richebourg, Aire, St Omer, avouerie de Béthune et l'hommage du comté de Guînes.

Baudouin IX part en croisade, entre à Constantinople, en est élu empereur de Constantinople en 1204. A la mort de Baudouin IX en 1205, le roi Philippe Auguste, leur oncle fait venir à Paris, Jeanne et Margueritte "De Constantinople" (filles de Baudouin IX),
en 1212, il marie Jeanne (comtesse de Flandre) à Ferrand de Portugal, cette même année Philippe Auguste prépare l'invasion de l'Angleterre dont le roi est Jean sans Terre.

Arnould II, châtelain de Bourbourg, jouant alternativement sa fidélité au roi de France et au comte de Flandre Ferrand de
Portugal (époux de Jeanne de Constantinople), il voit son comté dévasté à plusieurs reprises par l'un et l'autre parti.

VI - Sous la Maison du Portugal et puis de Savoie :
Jeanne "De Constantinople", (comtesse de Flandre 1205-1244), après avoir cédé les villes d'Aire sur la Lys, de St Omer par le traité du Pont à Vendin en 1211, rejoint les anciens alliés de Baudouin IX : le roi anglais Jean Sans Terre et l'empereur Otton IV, dans une alliance contre la France.

Jeanne autorise les habitants de Gand et d'Ypres de fortifier leurs villes.

Philippe Auguste réagit en attaquant Lille, qu'il incendie, à l'exception du château fortifié. A Damme la flotte française est
détruite par les anglais. Philippe Auguste inflige à ses adversaires une défaite décisive à Bouvines en 1214.

A Dunkerque, avec la comtesse Jeanne, la bourgeoisie forme le "Magistrat" avec une "Keure" (code municipal), et dresse
une liste des impôts et droits (taxe sur les habitations "balfart"), privilège confirmé an 1298 par Philippe IV Roi de France. A Dunkerque, la présence d'un corps échevinal est attestée en 1218, celle du premier sceau en 1226. Ce sceau porte un grand
poisson plat, (un St Pierre) illustrant l'activité principale des habitants.

La comtesse Jeanne, a mené une politique favorable au développement des cités Flamandes. Elle accorde des privilèges
judicaires et fiscaux à Dunkerque, Gand, Lille, Mardyck, Seclin (1216), puis Biervliet & Ypres (1225), et Courtrai (1227).
Elle autorise la construction d'un beffroi à Valenciennes. Elle complète cette politique par des exemptions fiscales, favorise le commerce fluvial, qui concerne les villes de Bergues, Bourbourg, Bruges, Damme, Furnes, Muse et Kaprijke.

Le traité de Melun (1226), suite de la défaite de Bouvines 12 ans plutôt, régit désormais les relations entre la France et la
Flandre et sépare celle-ci, momentanément de son alliée naturelle, l'Angleterre, avec qui elle pratiqua, de tous temps, le
commerce des laines et des draps.

En 1233, La comtesse Jeanne, cède à Godefroy de Condé, évêque de Cambrai, la Seigneurie de Dunkerque.

Géographiquement bien située, la crique initiale permet au port de Dunkerque de devenir un havre d'échouage. La mise en valeur du site n'intervient cependant qu'en 1233 : construction du premier hôtel de ville, puis en 1236 : aménagement portuaire comprenant la construction de jetées en bois et le creusement du chenal entraîne le petit port de pêche vers le développement économique.

Jeanne fit construire en 1237 des portes à eau à Menin et Harelbeke, rendant la Lys navigable. Elle autorise les échevins de
Lille à créer trois écluses à Marquette Lez Lille, Wambrechies et Lille.

Jeanne s'est mariée en 1212 à Ferrand du Portugal, passant la Flandre sous la maison du Portugal. Puis se remarie en 1237, avec Thomas de Savoie, passant la Flandre sous la maison de Savoie.


Margueritte "De Constantinople", (comtesse de Flandre 1244-1280), (sœur de Jeanne), consciente de l'importance que
prennent les châtelains de Bergues et de St Omer, rachète leur office.

En 1246, Louis IX roi de France, arbitre les droits de succession, donnant la Flandre aux enfants DAMPIERRE et le Hainaut
aux enfants d'AVESNES.

Arnould III, (1272/1279) comte de Guînes et châtelain de Bourbourg, dont les dettes s'accumulent depuis la guerre de Zélande contre le comte Guillaume de Hollande, est contraint de vendre ses biens, son office de châtelain et de comte de Guînes que la comtesse Margueritte s'empresse d'acquérir pour le roi de France Philippe III.

L'office reste aux mains de son fils Guy DAMPIERRE qui deviendra comte de Flandre.


VII - Sous la Maison de DAMPIERRE :

Guy DAMPIERRE, (comte de Flandre 1280-1305), fut proclamé comte de Flandre en 1226 et il deviendra comte effectif, à la mort de sa mère en 1280.

Guy DAMPIERRE, favorise
comme ses prédécesseurs l'industrie flamande (draperies) et le commerce vital de la laine avec l'Angleterre.

Philippe IV "Le Bel" monte sur le trône de France en 1285, Guy DAMPIERRE, se trouve être le prince le plus puissant
des Pays-Bas, ce qui est jugé dangereux par le roi de France, qui lui déclare la guerre.

La bataille de Furnes ou bataille de Bulscamp (20/08/1297), opposa les français et les flamands. Victoire des français, par lettre
du 07/09/1297, Philippe IV"Le Bel" victorieux de Guy DAMPIERRE, promet de maintenir les coutumes des châtellenies.
La Flandre est occupée par Philippe IV (1300/1302), son suzerain. Mais la soumission n'est qu'apparente, Bruges, entre autre
se révolte, ce qui aboutit le 18/05/1302 au massacre de 3500 français (Matines brugeoises & bataille des Eperons d'or 11/07/1302). La résistance Flamande se réveille. Guillaume de JULIERS entre à Bruges, puis Furnes, Bergues et Bourbourg, qui se soumettent malgré la présence des français. La réponse française ne tarde pas, la bataille de Mons en Pévèle 18/08/1304.


Robert III "De Béthune", (comte de Flandre 1305-1322), est pris entre la révolte des Flamands et sa fidélité au roi de France.

Robert renonce aux châtellenies de Lille, Douai et Orchies. Toutefois, en 1310, avec l'appui de ses sujets, il commence à résister aux français.

En 1309, établissement du premier cadastre à Dunkerque.

En 1318, l'administration s'organise. Le "Magistrat" comprend 22 membres dont le bourgmestre, les échevins, les conseillers
et le bailli.

En 1320, sous la pression du roi de France Philippe IV "Le Bel" puis de ses fils : Louis X "Le Hutin" et Philippe V "Le Long", Robert III, pour assurer la succession au comté à son fils aîné Louis de Nevers ou au fils de celui-ci en cas de décès, et dans le
but d'en écarter son fils cadet Robert, dit plus tard Robert "De Cassel", pas trop francophone, doit céder à celui-ci, en compensation et en toute propriété, la plus grande partie de la Flandre maritime. L'apanage ainsi constitué comprend la
châtellenie de Cassel, la châtellenie de Warneton, la châtellenie de Bourbourg et la châtellenie de Bergues.

Désormais le châtelain de Bourbourg devient le vassal de Robert "De Cassel", lequel rend hommage pour son apanage à
Robert "De Béthune" son père, et à la mort de celui ci en 1322, à Louis II de Nevers son frère. Un degré de plus s'est glissé :
Comte de Flandre - Apanagiste - Châtelain.

Construction d'un premier château à Dunkerque en 1322, qui sera détruit par les révoltés de Bruges en 1325. Construction d'un second château en 1331 par Robert "De Cassel", protégeant le havre nouvellement doté d'un quai. Reste la médiocre configuration des voies de communication avec l'arrière pays qui ne favorise guère les échanges commerciaux.

Yolande de Bar, Seigneur foncier de Dunkerque, maintient la ville et ses privilèges sous sa protection (1332 à 1395).


VIII - La guerre de 100 ans : (1337 : 1453)
Un nouveau conflit se prépare, dû en partie à l'accession au trône, en 1328, de Philippe VI "De Valois", neveu de
Philippe "Le Bel".

Liée à l'Angleterre dont les laines lui permettent de confectionner des draperies renommées, la Flandre est à l'heure du choix.


Louis I er"De Nevers", (comte de Flandre 1322-1346) est tout dévoué à la France, les communes Flamandes décident de traiter directement avec l'Angleterre, c'est la ville de Gand qui prend l'initiative.

Le comte fit appel au roi de France Philippe VI, qui écrasa les villes révoltées à Cassel en 1328.

Le comte de Flandre, fidèle au roi de France, oblige les navires flamands de guerroyer contre les navires anglais d'Edouard III.
Ce furent les premiers épisodes de la guerre de 100 ans.

En 1338, un bourgeois Jacques Van-Artevelde, repousse l'avant-garde de l'armée royale et défit la cavalerie du Comte. C'en fut définitivement fait de l'autorité du Comte Louis I er "De Nevers". Jacques Van-Artevelde, négocie la reprise du commerce avec Edouard III et devient le véritable maître de la Flandre.

Edouard III, se proclame roi des français et, avait été reconnu comme tel par les flamands.

 

Louis II "De Nevers ou De Mâle", (comte de Flandre 1346-1384), il rompit la politique pro-française, pour adopter une attitude plus proche de ses sujets. Il assura à la Flandre, malgré la peste noire de 1348, une paix relative de 30 ans (1349/1379) et le retour à la prospérité économique, par un traité signé avec les anglais.

En 5 jours les communes flamandes mettent sur pied une armée de 140 000 hommes pour aider l'armée anglaise. Les flamands infligent une défaite aux français à Cassel le 08/06/1347.

Philippe VI "De Valois", (roi de France), doit battre en retraite. Calais n'a plus qu'à se rendre aux anglais (1347) (mort des 6 bourgeois de Calais).

Louis II "De Mâle", se rapproche des anglais et au traité de Dunkerque, 11/1348, promet d'observer les conventions passées avec les communes. Celles ci font leur soumission.

En 1350, Bergues, Dunkerque, Mardyck obtenaient leur pardon. Louis II "De Mâle" ne tarde pas à regagner le parti du roi de France. En septembre 1356, Jean II "Le Bon", roi de France, était vaincu à Poitiers, et obligé de signer le traité de Brétigny (1360), reconnaissant la cession de Calais et du Calaisis aux anglais.

Charles V "Le Sage", (roi de France), succède à son père. Sa politique est d'essayer de s'attacher le puissant comte de Flandre, avec l'arrière pensée de soumettre le pays à l'influence française. Il fait rompre par le pape, le mariage d' Edouard III, roi d'Angleterre, avec Marguerite de Flandre, puis la marie à son frère le duc de Bourgogne (1369).

Il ramène la Flandre romane au comté en 1369 : (Lille - Douai - Tourcoing - Tournai- Orchies).

Edouard III subit en France défaite sur défaite par la tactique de DU GUESCLIN, il signe une trêve le 11/02/1375.

En 1380, apparaît le bourg de Mardyck.

IX - : La bataille de ROOSEBEKE : 1382
En 1378, éclate le grand schisme. Résidant en Avignon depuis Philippe IV "Le Bel", le Pape est instamment réclamé à Rome. A peine arrivé, Grégoire XI, y décède et un italien lui succède Urbain VI. Ce dernier est contesté principalement par les prélats français, qui en nomment un autre : Clément VII.

Urbain refusant de s'incliner, Clément se réfugie en Avignon. De ce fait la chrétienté se divise : Angleterre, Allemagne et Italie
sont Urbanistes, France, Etats Espagnols, Ecosse et Naples sont Clémentins.

Profitant de l'affaiblissement de l'Angleterre, Louis II "De Mâle" comte de Flandre, assouvit sa vengeance sur les communes.

Bergues, Cassel, Bourbourg ont embrassé cette fois encore la cause des communes Flamandes.

Charles VI, roi de France, à la tête de 80 000 hommes, bat les flamands. Il arrive à St Omer, libère Cassel, reprend le château de Drincham, puis avance vers Bergues, puis Bourbourg (12/09/1383).
Bataille des Dunes, le 25/05/1383, 5.000 flamands tués, Charles VI, roi de France, vient au secours de Louis II "De Mâle" et chasse les anglais. Cassel, Bergues, Bourbourg pour éviter la dévastation, se rendent au roi de France.

La victoire des français en Flandre est pour la politique anglaise un échec et un danger. Le pape de Rome, Urbain VI, ordonne justement à cette époque de prendre les armes contre les Clémentins. Clément VII charge l'évêque de Normandie, homme de guerre plutôt que d'église, de diriger cette croisade financée par l'église.

L'Evêque débarque à Calais, et malgré le serment, prononcé au départ de ne causer aucun tort aux Urbanistes dont sont les flamands et leur comte, il décide de pénétrer en Flandre, alléguant que c'est un fief du roi de France lequel est clémentin. Aux reproches de son lieutenant, il répond "Où pouvons-nous mieux faire notre plaisir et profit que d'entrer en celle riche frontière de mer de Bourbourg, de Dunkerque, de Nieuwpoort et en la châtellenie de Bergues, d'Ypres et de Poperinghe" (Froissart).

Dunkerque est bientôt aux mains des Anglais, ensuite Bourbourg, ouvre ses portes aux anglais.

En janvier 1384, mourût Louis II "De Mâle" comte de Flandre, laissant une fille qui a épousé Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, lequel devient comte de Flandre.


X - Sous la Maison de Bourgogne :
Philippe II "Le Hardi", (comte de Flandre 1384-1404), en 1370, il se pare des titres suivants : Duc de Bourgogne, comte de Flandre & d'Artois, comte de Nevers, de Rethel, d'Etampes, de Gien, de Charolais, seigneur de Salins et de Malines. Il deviendra comte de Flandre, à la mort de beau père en 1384.

Le 10/05/1384, Philippe II "Le Hardi", fils du roi de France, duc de Bourgogne, comte de Flandre & d'Artois, reçoit en grâce les villes flamandes moyennant une "ayde" mensuelle.

Après les inondations de 1356, 1367, 1370, 1372, le comte réorganise les Waeteringues en 4 sections (Basse Colme - Moere - Petite Synthe, Bergues, au centre des 3 premières).

Le comte rétablit les anciens privilèges, afin de faire renaître le commerce et la paix.

Le mariage d'Isabelle de France et de Richard II d'Angleterre aboutit à une trêve de 28 ans.

En 1400, Robert "De Bar", Seigneur foncier de Dunkerque, accorde aux Dunkerquois l'autorisation de fortifier leur ville afin de résister aux incursions des anglais. Les travaux débutent en 1405 et aboutissent à la réalisation d'une enceinte fortifiée flanquée
de 28 tours portant chacune un nom et, percée de 8 portes dont les 3 primitives (les portes Nord, Sud et Est). Le nouveau mur d'enceinte légèrement incliné est entièrement parcouru par un chemin de ronde en terrasse assez large pour accueillir l'artillerie,
qui repose sur des voûtes appelées "archures". Au pied des remparts, un large fossé dénommé "cune" protège la ville. Ultime vestige de ces tours faisant une saillie semi-circulaire, celle de Leughenaer, qui est actuellement le plus vieil édifice de la ville.

Charles VI, "Le roi Fou" (roi de France), continue de régner, dominé tour à tour par les ducs d'Orléans et de Bourgogne. Mais le duc de Bourgogne, Philippe II "Le Hardi", comte de Flandre, soucieux de la prospérité de son comté, veut le maintien de la paix entre la France et l'Angleterre, à l'inverse du duc d'Orléans.

En 1403, le comte obtient du roi de France, pour les villes flamandes, l'autorisation de traiter avec les anglais d'une trêve marchande et l'engagement que les français ne porteraient pas la guerre sur le territoire Flamand, Il meurt en 1404, son fils
Jean I er "Sans Peur", hérite du comté.

Une activité nouvelle, source de gros profit est apparue : "la course". Ecumant les mers, les marins Dunkerquois parviennent rapidement à provoquer de grands torts à la marine anglaise, se forgeant ainsi une réputation sur laquelle reposera bientôt l'histoire maritime de la cité. En 1403, les premiers armements pour la guerre de course sont construits.

Trêves et escarmouches entre anglais de Calais d'une part, et français et flamands des environs se succèdent.


Jean I er "Sans Peur", (comte de Flandre 1405-1419), tenant compte des demandes du West-Pays, renforce les garnissons de Gravelines, Bourbourg, Dunkerque, Furnes, Nieuwpoort et devant les continuelles incursions des anglais de Calais sur son territoire, songe à reconquérir cette ville.

En 1406, trêve marchande avec les anglais.

En 1413, il confisque la Seigneurie de Dunkerque, poursuit l'assèchement. Il édifie en 1417 la digue entre Dunkerque et Gravelines.


Philippe III "Le Bon", (comte de Flandre 1419-1467), succède à son père en tant que comte de Flandre (1419). Il conclut une alliance avec les anglais (traité de Troyes 1420), contre les rois de France.

Charles VI, roi de France meurt en 1422 et Charles VII, son successeur recule devant la Bourgogne et l'Angleterre. Cependant Philippe III "Le Bon" se rapproche de la France, conclut en 1435 le traité d'Arras avec Charles VII et reprend le projet d'assiéger Calais.

Charles VII confirme les territoires conquis par Philippe II "Le Bon" avec l'aide des Anglais. Philippe II "Le Bon" obtient même la rupture de lien de vassalité qui le rattachait au roi de France.

Philippe II "Le Bon", livre Jeanne D'Arc aux anglais pour la somme de 10 000 livres (1430).

Philippe II "Le Bon" s'unit avec le roi de France Charles VII, pour chasser les anglais de Calais, ils n'y réussissent pas.

En réponse à cette défection, les anglais sortent de Calais pour piller les campagnes autour de Gravelines, Bourbourg, Bergues, Cassel et Dunkerque.

Philippe II "Le Bon" signe la paix de Gravelines avec Henri IV d'Angleterre (1439), ce qui permet de reprendre le commerce
entre le royaume insulaire et la Flandre.

Au XV ème siècle, Dunkerque n'est parcouru que par 15 rues, 46 en 1685, 153 en 1851. Durant la tutelle des ducs de Bourgogne (1384 à 1477), Dunkerque, malgré les menaces de guerre profite d'un calme relatif. Les Dunkerquois peuvent faire fructifier leur commerce et voient leur ville s'accroître et s'embellir. Un premier couvent s'installe en 1436, puis l'implantation des Cordeliers en 1438. Les franciscains s'installent et assurent à partir de 1452 le service de l'hôpital St Julien.

En 1452, débute la construction d'une nouvelle église paroissiale, dédiée à St Eloi.

Charles "Le Téméraire", fut élevé aux Pays-Bas Bourguignons, c'est-à-dire aux pays modernes de la Belgique, des Pays-Bas et, du Nord et du Pas de Calais de la France.


Charles "Le Téméraire", (comte de Flandre 1467-1477), il s'allie avec l'Angleterre, mort en 1477, Louis XI, roi de France, voit, avec la disparition de son ennemi, ses ambitions se réaliser. Il profite de la jeunesse (20 ans) de la fille de Charles "Le Téméraire", pour s'emparer de la Bourgogne, de la Picardie et menace l'Artois.


XI - Au temps de la maison d'Autriche :
Marie "De Bourgogne", (comtesse de Flandre 1477-1482), se ressaisie en épousant l'archiduc Maximilien d'Autriche, fils de l'empereur Frédéric III (1477).

Elle passe l'essentiel de son principat à défendre ses droits à l'héritage de son père, disputé par le roi de France.

Le reste de l'ex duché de Bourgogne : Artois, Flandre, Hainaut, Brabant, Namur, Luxembourg, Hollande, Zélande passe par le mariage de Marie de Bourgogne avec Maximilien, à la maison d'Autriche ou maison des Hasbourg. Contré qu'on appelle à cette époque les Pays-Bas.

Marie se tourne vers ses sujets des Pays-Bas, afin qu'ils la protègent des visées du roi de France Louis XI. Elle convoque des
Etats Généraux et leur octroie le 11/02/1477, une charte de droits "Le Grand Privilège". Cette charte accorde de nombreuses concessions, permettant notamment le retour à l'autonomie des villes et des provinces, en particulier l'usage du français.

La paix est enfin conclue en décembre 1482 (Traité d'Arras), avec le roi de France.

Louis XI, roi de France, put imposer son occupation des terres, en imposant le mariage de Marguerite de Bourgogne (fille de Marie) avec son fils le dauphin Charles VIII. La fiancée fut livrée à la France, avec pour dot l'ensemble des terres bourguignonnes occupées par La France : Les comtés d'Artois, d'Auxerre, de Bourgogne, du Charolais et de Mâcon. Ce mariage n'aura jamais lieu.


Philippe "Le Beau", (comte de Flandre 1482-1506), le 26/12/1494, âgé de 4 ans, est promu comte de Flandre et d'Artois, par le biais de son mariage avec l'héritière du trône de Castille (1496), la Flandre passe sous la Maison d'Espagne.

C'est le temps des pirateries entre les marins des Pays-Bas (Gand, Bruges et Ostende) et ceux de Dunkerque et Nieuwpoort, sous pavillon de bourgogne à bandes bleues et Blanches.

Louis XI accorde aux villes flamandes le 22/01/1483, le pouvoir de nommer leurs magistrats.

Après le décès de Louis XI (30/08/1483), les représentants de ces villes montent à Paris promettre fidélité et assistance au jeune
roi Charles VIII. Celui-ci renouvelle la promesse de les aider, car les hostilités sont ouvertes entre les communes et Maximilien.

Sur terre les troupes de Maximilien reprennent Thérouane (09/06/1486). Philippe de Crèvecoeur, lieutenant général du roi, prend St Omer (05/1487), puis le 20/08/1487 s'empare de Bergues, Bourbourg, et Gravelines. Mais sous l'impulsion de Fouquesolles et de Denis et Philippe de Morbecque (successivement capitaine de Dunkerque), les villes de St Omer, Bergues, Gravelines, Bourbourg, Eperlecques sont repris au profit de Maximilien (02/1489).

Le Comté de Flandre et donc Dunkerque passent sous la tutelle Espagnole. En mai 1500, Philippe "Le Beau" fait son entrée dans les villes St Omer, Cassel, Bergues, Dunkerque et reçoit les présents de circonstances.

Il devient roi de Castille en 1504, par succession de son beau père, et décède en 1506, laissant à son fils (Charles Quint), âgé de 6 ans le comté. Celui ci régnera sous la régence de sa tante Margueritte, à qui il laissera le gouvernement des Pays-Bas jusqu'à sa mort.



Charles Quint, (comte de Flandre 1506-1555), au décès de Maximilien, est élu empereur romain germanique (1519). Avec
Henri VIII roi d'Angleterre, il décide d'attaquer la France. La défaite française à Pavie (02/1525) ne fait pas cesser la guerre en Flandre.

Il est le dernier empereur germanique à nourrir le rêve carolingien d'un Empire prenant la tête de la chrétienté, systématiquement combattue par l'opposition des rois de France François I er et Henri II, et remise en cause par la réforme protestante de Martin Luther à partir de 1517.

Aux problèmes extérieurs qui se posent, s'ajoutent les révoltes en Castille, en Allemagne, en Flandre et au Brabant.

Abstraction de Liège et de Cambrai, ces pays formaient 17 provinces autonomes.

Marguerite d'Autriche, comtesse de Flandre, demande aux Etats de Flandre une contribution pour aider Charles Quint et les garnissons de St Omer, Gravelines, Dunkerque, Bourbourg.

Le traité de Madrid (1526), François I er renonce entre autres à toute revendication sur les Flandres et l'Artois.

La paix des Dames le 03/08/1529, François I er renonce à l'Artois et la Flandre et à ses vues sur l'Italie.

Charles Quint ajoute quelques territoires au Pays-Bas : Tournai, La Frise en 1523, Utrecht, Over-yssel en 1528, Groningue, la Drenthe, la Gueldre en 1536.

Jusqu'en 1535, la paix règne et Dunkerque s'adonne essentiellement à la pêche au hareng.

Sous Charles Quint, protecteur efficace, Dunkerque s'affirme ainsi comme le port le plus vital des Pays-Bas méridionaux.

Les Pays-Bas semblent géographiquement assez disparate, il n'y avait pas unité de populations. Les régions méridionales étaient latines de langue et de civilisation; Artois, Hainaut, Namur, Luxembourg, Liège, parlaient français ou patois wallon, la partie méridionale du Brabant, parlait wallon, en Flandre, Lille, Douai, formaient la Flandre Française. Au contraire, la Flandre proprement dite, Courtrai, Bruges, Gand, de même que le nord du Brabant, Anvers, la Hollande et la Zélande, parlaient germanique, flamand en Flandre et au Brabant, néerlandais au delà ; la différence entre le flamand et le néerlandais étant petite.

La France épuisée, signe la paix avec l'Angleterre à Ardes en 06/1546, ce qui coûte à François 1er, 100 000 écus d'or pour récupérer Boulogne et le Boulonnais, et confirme que Calais reste anglais.

Henri II (roi de France) déclare la guerre à Charles QUINT (1547).

Mais bientôt sous la menace d'invasion des armées françaises, Charles Quint fait réaliser des ouvrages défensifs (1548).

La rivalité entre la France et la maison d'Autriche ne s'éteint pas pour autant, Henri II, successeur de François 1er, reprend l'offensive dès 1552.

Charles Quint désabusé par ses échecs face à la France et aux Luthériens, il se dépouille progressivement de ses pouvoirs, en abdiquant en 1555 ses droits sur les Pays-Bas à son fils Philippe.


XII - Sous les rois de l'Espagne :
En 1555 Charles Quint abdique le gouvernement des Pays-Bas, en présence des Etats Généraux des 17 provinces, en faveur de
son fils Philippe II, à qui il cède, ses royaumes d'Espagne et d'Italie.


Philippe II, (comte de Flandre 1555-1598), a épousé en 1554 Marie TUDOR, reine d'Angleterre.

Ces 17 provinces rattachées à la monarchie espagnole, que les géographes nommaient le "Leo Belgicus". Dans ces régions, un compromis s'était établi entre la monarchie espagnole absolutiste et les libertés traditionnelles des provinces. Libertés que Charles Quint lui même avaient respectées.

Philippe II, reçoit L'Espagne, le comté de Flandre, le port de Dunkerque et le château de Dame "De Cassel".

La bataille de Gravelines (1558)
Sous le règne de Philippe II, Dunkerque devient la proie des français. Ces derniers menacent la Flandre de plusieurs côtés à la fois, François, duc de Guise, accourt d'Italie et reçoit le commandement de l'armée française.

En mai 1558, Guise s'empare de Thionville, pendant que le maréchal de Thermes envahit la Flandre par Gravelines, il prend Mardyck, ravage Loon, Craywick, Grande et Petite Synthe, les jours suivants Bergues, Hondschoote succombent.

Le 02/07/1558 le maréchal de Thermes fait le siège de Dunkerque et l'emporte. L'opération militaire tourne au sac, les troupes françaises pillent et incendient la ville. La reconstruction de la ville demandera plusieurs années. Le pillage s'étend jusqu'à Pitgam, Wormhout, et vers la mer jusqu'à Furnes, et Nieuwpoort.

Les français essaient de passer le gué de l'Aa devant Gravelines, mais le comte d'Egmont, gouverneur de Flandre prévenu de
cette invasion, reçoit l'ordre de Philippe II, comte de Flandre de la repousser. Ce fut un désastre pour les français. Il sauve Dunkerque.

Marie TUDOR, reine d'Angleterre et catholique, épouse de Philippe II roi d'Espagne, décède en 1558.

La nouvelle reine, Elisabeth, fille d'Henri VIII, est protestante. De ce fait, l'alliance avec l'Espagne n'existe plus. Charles Quint, disparaît la même année, ainsi que sa sœur Marie de Hongrie, régente des Pays-Bas Espagnols (17 provinces).

Les rois d'Espagne et de France, éprouvés par cette guerre, signe la paix le 3/04/1559 à Cateau-Cambrésis, traité qui consacre
aussi l'expulsion des anglais de Calais. Cette même année, meurt Henri II, roi de France. La Seigneurie de Dunkerque est rendue
à Antoine de BOURDON.

Il existait donc, dans les 17 provinces des Pays-Bas, un véritable Etat, avec ses institutions propres, avec un caractère déjà national. Mais cet état n'avait pas l'indépendance politique ; il y avait une assez large autonomie. La scission des Pays-Bas avec l'Espagne, venait que leur rôle se résumait à subvenir de plus en plus largement aux frais occasionnés par le roi d'Espagne. Cette scission s'agrandit à la mort de Charles Quint, car les 17 provinces tombèrent sous le gouvernement d'un prince étranger
Philippe II.

Philippe II confie le gouvernement des Pays-Bas à une fille naturelle de l'empereur, Marguerite "De Parme" (fille de Charles Quint), assistée du cardinal Granvelle autoritaire et absolumentiste. Il l'a prie de veiller avec soin à la tranquillité de son domaine, tout en lui conseillant la douceur, étant donné le caractère indépendant des flamands.

Ainsi, à une époque où la paix est plus que jamais nécessaire après un demi-siècle mouvementé, l'équilibre des forces se trouve bouleversé, et l'hérésie, qui fait de rapide progrès, va diviser plus encore les populations et la noblesse.

En 1527, des livres Luthériens pénètrent en Flandres, tandis que le calvinisme, venu de France est plus agissant que le luthérianisme. Il en résulte le pillage des églises et des chapelles par ceux qu'on appelle les "Gueux", mais aussi le massacre des prêtres, comme à Hondschoote, Rexpoêde et ailleurs.

Le voisinage de la France, où est publiés en 1562 & 1563 des édits de pacification reconnaissant de fait la liberté du culte, représente un danger pour le catholicisme des Pays-Bas.

En France, accède au trône François II, âgé de 15 ans, qui décède en 1560, remplacé par son frère Charles IX, âgé de 11 ans, qui meurt en 1574.

Débutés en 1562, les travaux de réfection de l'église de Dunkerque se poursuivront durant 25 ans, grâce à un impôt volontaire
sur la pêche "filet saint" à son tour l'hôtel de ville est rebâti en 1564. Les maisons rebâties avec cette fois l'utilisation de tuiles au lieu du chaume afin d'éviter les incendies.

Par crainte de voir les Pays-Bas devenir une province espagnole, comme le laissent présager la présence des troupes du roi catholique, la résistance s'organise autour du :
- Prince d'Orange, Guillaume de Nassau dit Guillaume le taciturne, ami de Charles Quint
- Comte d'Egmont
- Comte de Hormes

A ces provocations, le roi d'Espagne répond par l'envoi du duc d'Albe qui fait décapiter en 1568 Egmont et Hormes. Par centaines, les exécutions se poursuivent. Des milliers de famille sont accueillies en Angleterre, pendant que le prince d'Orange resserre ses alliances avec les "Gueux" et les princes protestants d'Allemagne, d'Angleterre et de France.

En 1572, Guillaume d'Orange rentre en contact avec l'Amiral Coligny, chef des réformés français, qui est alors réconcilié avec Charles IX et Catherine de Médicis. Le gouvernement Français semble disposé à aider les Pays-Bas contre la puissance espagnole.

Ce soulèvement parti de Zélande et gagne rapidement les provinces du sud. Mais il fallait compter avec les incertitudes de
Charles IX et de Catherine de Médicis, qui retombaient sous l'influence du parti hostile aux protestants (St Barthélémy 24/08/1572). Le soulèvement échoua.

Guillaume d'Orange passait définitivement au calvinisme. Il donnait pour but à la révolution des 17 provinces : l'indépendance complète des Pays-Bas. La difficulté pour réaliser ce programme était de conserver l'accord entre les provinces du nord
(désormais calvinistes) et les provinces du sud (catholique).

Le 08/11/1576, le traité dit "Pacification de Gand", établit l'unanimité des 17 provinces contre l'Espagnol (provinces du nord et
du sud, sur la base de l'expulsion des Espagnols et de la liberté religieuse), et assure pratiquement la domination du prince d'Orange. C'est alors qu'arrive Don Juan d'Autriche, fils naturel de Charles Quint, pour reprendre en main la situation. Et la guerre et la violence des réformés recommencent.

On a donc, d'une part, le prince d'Orange avec les réformés, d'autre part, les catholiques de l'archiduc Mathias, descendant de Marie de Bourgogne, auquel s'est joint le châtelain de Bourbourg.

C'est alors qu'entre en scène un autre personnage, un Français, le duc d'Alençon, appuyé en secret par le roi de France Henri III. Apprenant le 31/01/1578 que l'armée de Don Juan, s'est adressée à la reine d'Angleterre pour avoir une aide militaire moyennant
la cession de Gravelines, Nieuwpoort, Utrecht et les ports de la Hollande, le roi de France, inquiet pour Calais, lance Alençon
dans l'aventure comme "défenseur de la liberté Belgique".

Lorsque le duc Casimir, envoyé par la reine d'Angleterre, arrive avec son armée d'allemands. Quatre armées se partagent les Pays-Bas, au nom des réformés, des catholiques, des Espagnols et des Anglais (protestants).

Après 1576, la situation aux Pays-Bas se présente donc ainsi :
- Confédérés : alliance du prince d'Orange et de l'archiduc Mathias, qu'appuie le duc Casimir (Angleterre) et le duc d'Alençon (France), mais guerroyant et pillant chacun de leur côté pour leur propre compte.
- Espagnols : avec Don Juan d'Autriche, gouverneur nommé par le roi d'Espagne Dés 1578
- Les Malcontents (catholiques) s'opposent aux uns et autres.

Valentin de PARDIEU Gouverneur de Gravelines depuis 1574, malgré les faveurs que lui prodiguent les espagnols, il ne tarde pas, comme la plupart des nobles de la région à embrasser la cause des confédérés. Son désir : former des officiers flamands afin de ne plus avoir recours à des étrangers tels que Français, Ecossais, Allemands. Soucieux de la protection de son pays, il soumet en 03/1575 un projet de réparation et de reconstruction des fortifications de Gravelines, afin de mettre la ville à l'abri des attaques
des français dont la menace se précise.

Puis en 12/1577, il protège le West-quartier (Mardyck, Cassel, Gravelines) pour garantir une protection à Bourbourg, Bergues et Dunkerque. Ce sont les derniers services qu'il rend pour les confédérés, indigné des excès du parti du prince d'Orange. Il s'en sépare et se range dans celui des Malcontents, opposé à la fois au prince d'Orange et au roi d'Espagne.

Presque aussitôt, il se rapproche de Don Juan (Espagnol), emmenant avec lui bon-nombre de wallons, partisans de l'ancienne religion.

Les différences entre les provinces du Nord (calviniste) et les provinces du sud (catholique) s'agrandissent, de là commence une scission qui aboutit le 06/01/1579 à l'Union d'Arras.

Le traité d'Arras (17/05/1579) consacre la réconciliation des provinces wallonnes et des Etats d'Artois avec l'Espagne sous l'égide de Farnèse, avec l'assurance de conserver leurs privilèges nationaux (Artois, Hainaut, les villes comme Lille et Douai).

En réplique à cette union, les provinces du nord Hollande, Zélande, Utrecht, Gueldre, Frise, Groningue et Over-Yssel décident
de s'unir comme si elles formaient qu'une province, pour résister à toute menace étrangère. C'est l'Union d'Utrecht (23/01/1579).

Farnèse attaque militairement les provinces du nord, les villes tombent : Maëstricht, Bois, le Duc, Malines en 1579, Courtrai en 1580. Ypres (04/1584), Bruges (05/1584), Cambrai (09/1584). Philippe II fait assassiner Guillaume d'Orange le 10/07/1584.

Ce n'est qu'en 05/1584 que Philippe II (comte de Flandre et roi d'Espagne) signe le traité d'amnistie en faveur des habitants de Dunkerque.

Pour achever la reconquête de la future Belgique, Farnèse n'avait plus qu'à reprendre Bruxelles et Anvers. Bruxelles capitule le 10/03/1585, Anvers le 17/08/1585. La Hollande et la Zélande sont maintenant menacées.

En 1585, Philippe II (comte de Flandre et roi d'Espagne), décident d'attaquer l'Angleterre et Les Pays-Bas par mer. Ce sera l'Invincible Armada qui sera défaite dés sa sortie de Cadix par l'Anglais Françis Drake.

Contrairement au rêve de Guillaume d'Orange qui considérait l'ensemble des Pays-Bas comme une seule patrie, celui-ci allait former 2 pays différents et de génie opposé et avoir un développement historique différent.

Les Provinces du Nord menacées : Hollande, Zélande, Utrecht, Gueldre, Over-Yssel, Frise, Groningue, avec des défenses naturelles assurées par des grands fleuves (Meuse & Rhin), allaient trouver un allié contre l'Espagne : L'Angleterre d'Elisabeth. Cette alliance fut conclue en (02/1586).

Le 01/08/1589, Henri III, roi de France est assassiné, laisse le trône à son parent Henri IV, celui-ci protestant mène la lutte
contre le parti catholique. Belle occasion pour Philippe II, comte de Flandre, d'intervenir dans les affaires de la France.

Henri IV (roi de France) et Philippe II (comte de Flandre & roi d'Espagne) signe la paix de Vervins le 02/05/1598. La France récupère Calais et Ardes.

Le 06/05/1598, Philippe II, déçu et désabusé, détache l'ensemble des Pays-Bas, aussi bien les provinces du nord, encore en
révolte, que les provinces du sud dont la Flandre et l'Artois soumises depuis 1585.

Avec cet acte commence dans l'histoire de la Belgique, une période nouvelle, qui va durer, jusqu'à l'acceptation, par Louis XIV
du testament de Charles II roi d'Espagne en 1700. L'établissement en Belgique, du gouvernement de Philippe d'Anjou, (petit fils
de Louis XIV), roi d'Espagne sous le nom de Philippe V. Gouvernement qui ne dura pas, fut détruit par la guerre de succession d'Espagne et les défaites Françaises aux Pays-Bas en 1706.

Il confie ce gouvernement à l'Archiduc Albert qui a épousé sa fille l'Infante Isabelle. Philippe II meurt le 13/09/1598.

Malgré les conflits perpétuels entre l'Angleterre, la France, puis les Provinces Unies séparées des Pays-Bas méridionaux depuis 1579. Dunkerque, espagnole et catholique poursuit d'importants embellissements en particulier dans l'église paroissiale juste achevée (un maître-autel orné d'un retable de 10m de haut en 1588, une orgue en 1594). Elle devient une forteresse religieuse, armée pour défendre la vraie foi, face à l'ennemi de dehors (Anglais, Hollandais et Flamands) et face à l'ennemi intérieur, car il ne fait pas de doute que les marins Dunkerquois et la garnison ne devaient pas être des modèles de sainteté.

Aussi s'installent les Jésuites en 1609, les Capucins en 1626, les Minimes en 1647, les Carmes en 1673, les Augustines en 1682. Dunkerque est aussi une terre d'asile pour les anglais restés fidèles au catholicisme avec leurs communautés : les Clarisses en 1626 et les Bénédictines en 1662.

Prolongeant l'effort de restauration urbaine, le magistrat fait réaliser de nombreux aménagements hydrauliques dans le but d'améliorer le drainage de l'arrière pays et de faciliter les communications avec les villes voisines :
- Creusement du canal des Moëres en 1620.
- Construction de Fort Mardyck et du Fort de bois en 1622.
- Approfondissement du canal de Bergues en 1634.
- Construction de l'écluse de Bergues en 1634.
- Percement du canal de Furnes en 1638.
- Restauration de l'hôtel de ville en 1643/1644 ravagé par un incendie en 1643.
- Construction du fort Léon en 1644.


XIII - La Flandre au temps des archiducs :
Au début du XVII ème siècle, les Pays-Bas Espagnols englobent la Flandre entière jusqu'à l'Aa et l'Artois, hormis le Boulonnais acquis par Louis XI, Calais et le pays conquis en Calaisis jusqu'à Gravelines, repris aux anglais en 1558 par le duc de Guise et accordé à la France par le traité de Cateau-Cambrésis. Telle est la situation au moment où la France et l'Espagne vont s'affronter.

L'archiduc Albert et l'Infante Isabelle son épouse, (comtes de Flandre 1598-1621), règne souverainement sur les Pays-Bas du sud
à la condition que, s'ils viennent à décéder sans postérité, ceux-ci reviendront à la couronne d'Espagne.

Henri IV, (roi de France), signe l'édit de Nantes (04/1598), qui accorde les droits de culte, civiles et politiques aux protestants et marque la fin des guerres de religion.

La guerre reprend dès 1600 entre les provinces du nord qu'on appelle désormais les Provinces Unies et l'Espagne.

Puis l'Espagne de Philippe III signe le 09/04/1609 la trêve des 12 ans avec les Provinces Unies.

Le gouvernement d'Albert & Isabelle marque un temps d'accalmie dans les hostilités contre les Provinces Unies.

Le 14/05/1610, assassinat d'Henri IV, puis l'arrivée de Marie de Médicis, régente au nom de Louis XIII.

L'archiduc Albert meurt le 13/07/1621, la souveraineté des Pays-Bas revient au jeune roi d'Espagne.


Philippe IV, (comte de Flandre 1621-1665), qui en laisse le gouvernement à Isabelle qui décédera le 01/12/1633.

Le 15/06/1630, un traité d'alliance est conclut entre la France et les Provinces Unies. Les tractations continuent entre les alliés dont l'un préconise un partage des Pays-Bas Espagnols, et l'autre, Richelieu, la création d'un état tampon entre la France et la Hollande, le voisinage des Huguenots ne paraissant pas souhaitable pour le ministre de Louis XIII.

Le 19/05/1635, un héraut d'armes arrive de Bruxelles et, de la part du roi de France, déclare la guerre au cardinal-Infant et au
roi d'Espagne.

Le gouverneur de Gravelines est remplacé par un Espagnol. En sus de la guerre, la peste sévit en 1636.

Cependant, la France n'a de cesse de voir l'Espagne s'affaiblir et Richelieu ne cache pas les visées qu'il a sur Dunkerque.

Le gouvernement Espagnol ne mésestime pas cette menace, et décide de renforcer l'enceinte (construit en 1405) par une nouvelle enceinte bastionnée. L'enceinte est aménagée à partir de 1640, sur un tracé à peu près circulaire, elle se compose de 10 bastions
et d'un ouvrage à cornes au Nord, renforçant la défense du petit château et accompagnés de larges fossés remplis d'eau. Dispositif renforcé par la construction du fort Léon en 1644.

Les Français venant de l'Artois, tentent de franchir l'Aa au passage de St Nicolas, vainement, ils se retournent sur Arras, qu'ils prennent.

En effet, après la victoire de Conté sur les Espagnols à Rocroi en 1643, elle ramène la convoitise Française sur la Flandre maritime.

La disparition de Richelieu (1642), de Louis XIII (1643), n'arrête pas les hostilités. Mazarin et la reine mère Anne d'Autriche,
pour son fils Louis XIV (âgé de 5 ans), relèvent le flambeau.

Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, prend le commandement de l'armée française en Flandre, pendant que Condé et Turenne protègent l'Alsace. Le duc d'Orléans fait le siège de Gravelines le 28/05/1644, incendie Loon et Mardyck, réduit les forts de St Folquin et de Capelle. Gravelines se rend le 29/07/1644.

Les vainqueurs nettoient les environs : Watten, Fort Rouge, Renescure, Drincham. Pour isoler les conquêtes Françaises et se crééer une ligne de défense, les Espagnols font creuser un canal en droite ligne de Bourbourg au pont de Coppenhaecq, où il
rejoint les 2 Synthe et un autre canal rejoint les 2 Synthe à Mardyck.

Le duc d'Orléans obtient des espagnols la capitulation de Bourbourg le 09/08/1645, ville réputée imprenable. Cette capitulation
est annoncée à travers toute la France.

La campagne de 1646, amène la capitulation de Bergues (01/08), Fort Mardyck (24/08). Condé s'empare de Furnes le (09/09).
Les Français sont maîtres de la plaine maritime. Les nouvelles défenses de Dunkerque ne suffiront pas à contenir les assauts des troupes Françaises du Duc d'Enghien. Le 11/10/1646, les français pénètrent dans la ville si longtemps convoitée. La perte de Dunkerque est un coup terrible pour l'Espagne, qui voit ainsi s'effondrer sa puissance maritime en mer du Nord.

Le maréchal Rantzau (Fr) nouveau gouverneur fait alors rétablir les fortifications, améliorer le port et la ville qu'il vient de
trouver en piteux état. Le comte d'Estrades lui succède.

Mais les espagnols ne s'étaient pas résigner à abandonner Dunkerque, qu'ils reprennent en 1652, après 6 ans de présence Française. Une nouvelle épidémie de peste sévit en 1646.

Le 30/01/1648 à Munster (traité de Westphalie) (guerre de 30 ans 1618 - 1648), la paix est signée entre l'Espagne et les Provinces-Unies. Ce traité règle la question politique, le roi d'Espagne reconnaît les Provinces-Unies comme un Etat libre et souverain. L'Espagne renonce aux territoires au sud de la Meuse, tel que Breda, Bois le Duc, Maëstricht, ainsi que la fermeture de l'Escaut et du port d'Anvers.

A la cour, depuis janvier 1649, les princes et les seigneurs s'agitent, des clans se forment. La révolte des Grands gagne la
province, c'est la Fronde, c'est à dire la guerre civile qui ne prend fin qu'en juillet 1653.

Les Espagnols profitent de ce retrait du gros de l'armée française vers Paris, pour reprendre Furnes (05/09/1651), Bergues (04/10/1651), Liques & Bourbourg (06/10/1651), Gravelines (19/05/1952), Dunkerque (16/09/1652) et la garnison de cette dernière est reconduite vers Calais.


XIV - Sous la domination Anglaise (1658-1662) :
La Fronde est terminée. Mazarin, rétabli, se lance à la conquête de la province.

Ce que les Français n'ont pu obtenir seuls, ils vont chercher à le gagner par le biais des alliances. Soufflant aux espagnols
l'alliance avec l'Angleterre, Mazarin promet à Cromwel, contre son aide Dunkerque & Mardyck qu'il convoite. Après cette
victoire la Flandre Française, alors sous contrôle espagnol, passe aux mains des français. La France obtient le comté d'Artois
sauf Aire et St Omer, elle obtient Bourbourg, Gravelines etc...

L'alliance est signée le 23/03/1657. Turenne s'attaque à la Flandre, prend Fort-Mardyck le 03/10/1657. La campagne de 1658, débute autour de Dunkerque. Turenne l'investit à la célèbre bataille des Dunes, remportée le 14/06/1658, la ville capitule le
24 juin et Bergues le 01/07/1658.

Le 25 juin 1658, Louis XIV entre à Dunkerque, qu'il remettait aux Anglais le jour même.
Ce même jour la ville de Dunkerque a changé 3 fois de nationalité :
- Espagnole le matin,
- Française le midi,
- Anglaise le soir.

Bourbourg, définitivement dégarnie de toute protection, est désormais exposée aux entreprises des espagnols qui tiennent St Omer & Lincque, des français de Bergues & de Gravelines, des anglais de Dunkerque.

La paix des Pyrénées est signée entre la France et l'Espagne le 07/11/1659. La France obtient Gravelines et Bourbourg et leurs dépendances, St Venant, l'Artois moins Aire et St Omer, les anglais obtiennent Dunkerque, plus un territoire de Mardyck à Ghyvelde, l'Espagne obtient Bergues.


XV - Sous la domination Française Sous Louis XIV :
Charles II, (comte de Flandre 1665-1700), petit fils du roi de France Henri IV, prend possession du trône d'Angleterre, la
situation financière de son pays est désastreuse.

Louis XIV se rend bien compte de l'intérêt stratégique de Dunkerque et de la menace que constitue cette forteresse anglaise
aux marches de son royaume. Il contraint Charles II à céder à ces offres. Le 27/10/1662, Louis XIV, rachète Dunkerque pour 5 millions de livres. Le 02/12/1662, Louis XIV fait son entrée solennelle à Dunkerque. La ville n'est qu'un gros bourg fortifié, renfermant environ 5000 habitants.

Entre 1662, date d'acquisition et 1713 date de son anéantissement en application au traité d'Utrecht. Dunkerque est de toutes les forteresses de la frontière, celle où l'Etat dépensa le plus d'argent.

Sa construction justifia 5 voyages successifs du roi avec la cour, comme la fabrication, inégalée dans la collection royale de 5
plans en relief différents de la place forte, pour que le roi puisse suivre les travaux de Versailles. C'est justement pour exprimer la difficulté de fortifier ce port dans ces plaines submersibles que fut réalisé le premier plan en relief connu. Dunkerque était devenu "la plus forte place de l'Europe bâtie artificiellement ou la nature n'avait contribué en rien".

Au moment du rachat et jusqu'à la conquête des Flandres 6 ans plus tard, Dunkerque se trouvait isolée en territoire ennemi.
Ce qui explique le statut spécial et sa gestion directe par le département de Colbert.

En 1666, la guerre éclate entre l'Angleterre et la Hollande. La France, liée à cette dernière par un traité, laisse les 2 marines s'affronter, pendant que Colbert renforce la sienne.

La peste sévit dans la châtellenie, surtout à Bergues, Dunkerque et Gravelines.

Le roi d'Espagne et comte de Flandre Philippe IV, décédé en 1665, a exclu sa fille Marie Thérèse, épouse de Louis XIV depuis 1660 à sa succession. Louis XIV, découvre le droit de Dévolution (admettant les filles à la succession), et pour soutenir ses droits, il entre en Flandre le 24/05/1667. Il prend Bergues (06/06/1667), puis Furnes, Armentières, Lille, Douai.

En 1666, la flotte française en Manche avait dû fuir jusqu'à Brest pour retrouver un refuge. La création de l'arsenal de Dunkerque découle directement de la volonté de Louis XIV de posséder un point d'appui et une protection solide pour ses vaisseaux de guerre en mer du Nord.

Sous la pression de la Hollande et de l'Angleterre réconciliées, Louis XIV doit signer la paix d'Aix la Chapelle en mai 1668. La France conserve les territoires acquis en Flandre dont Furnes, Armentières, Courtrai, Lille, Douai, Bergues et Furnes et leurs châtellenies, les Weppes. Dunkerque, Gravelines, Bourbourg, rattachés à Bergues et Furnes, vont constituer une nouvelle intendance, celle de la Flandre maritime.

Dés 1669, on commence à creuser un bassin à flot, alimenté par l'écluse bleue afin d'être utilisé comme réservoir de chasse pour
le port. L'année suivante, trois cales inclinées vers le havre, pour vaisseaux et frégates, étaient établies dans le nouveau parc de la marine.

En 1671, 3 ème visite de Louis XIV pour suivre les travaux.

En mai 1672, la guerre éclate de nouveau entre d'une part la France et l'Angleterre et d'autre part, l'Espagne et les Provinces Unies, et les représailles commencent en Flandre.

En 1676, le port de Dunkerque, ensablé n'était plus capable de recevoir le moindre navire. A la demande de Colbert et sur un projet de Vauban, les travaux furent réactivés : agrandissement du port, creusement des canaux à écluses géantes pour constituer une réserve de chasse pour désensabler le port et le chenal, et surtout, percement d'un chenal au travers du banc Schurken. Ce chenal fut bordé de deux jetées de charpente sur coffre rempli de grosses pierres, se prolongeant sur 1200m jusqu'à la laisse de basse mer pour permettre l'accès aux vaisseaux et gardées par des forts solidement armés.

Les défenses de Dunkerque et son invulnérabilité reposaient sur la maîtrise des inondations défensives. Grâce aux canaux de Bergues, Furnes, des 2 Moeres, d'Hondschoote et de Bourbourg couvraient totalement la place d'une attaque de terre venue des Flandres. La plupart des vannes sont commandées à Bergues. Il est donc essentiel que la liaison entre ces 2 villes ne puisse
être interrompue. Cette mission est dévolue par la construction de 2 forts : Fort Louis à Coudekerque Branche en 1672 et
Fort St François à Coudekerque Village en 1676.

Le traité avec l'Espagne est signé le 17/09/1678 à Nimègue. Il répond aux exigences du roi Louis XIV, qui récupère la Franche Comté, le Cambrèsis, Aire, St Omer, Ypres, Cassel, Bailleul et leurs châtellenies ou dépendances.

La nouvelle frontière est aussitôt aménagée, les anciennes murailles de Dunkerque sont rasées et les fossés comblés, pour faire place aux fortifications de Vauban. Le vieux port de Mardyck subit le même sort, une nouvelle chaussée est construite entre Dunkerque et Bergues.

Construction de 6 forts maritimes qui encadrent la nouvelle jetée :
- Fort de Bonne Espérance (à l'Ouest) en 1680
- Fort Vert (à l'est) en 1680
- Grand Risban ou château du havre en 1681 à 1683
- Château Gaillard en 1683
- Fort Revers en 1689 (entrée de la jetée occidentale)
- Fort Blanc en 1701 (ou petit Risban)
Nota : le Grand Risban rasé en 1674, reconstruit sommairement en 1741, détruit en 1748 (traité d'Aix la chapelle), reconstruit en 1806, renforcé en 1816, endommagé par les grandes marais en 1825. En 1680, la fin des travaux du port est concrétisé par l'entrée dans le port et la mise à quai de l'Entreprenant (vaisseau de 900 tonneaux) sous les yeux de Louis XIV.

L'Espagne déclare la guerre à la France en octobre 1683, Louis XIV, s'étant assuré de la neutralité de ses voisins par des traités, prend Dixmude, Courtrai (1683), ravage les pays de Bruges et de Bruxelles en 12/1683, bombarde Audenarde en 04/1684 et Vauban s'empare de Luxembourg en juin 1684. La trêve de Ratisbonne est signée en août 1684.

L'Europe n'est pourtant pas restée indifférente devant ces événements. La révocation de L'Edit de Nantes en 1685, l'incite à
réagir. D'une part les Etats protestants s'allient. D'autre part, les puissances catholiques se groupent autour de l'empereur d'Allemagne et forment la ligue d'Augsbourg (1686). L'accession au trône d'Angleterre de Guillaume d'Orange achève de fermer
le cercle dans lequel la France se trouve seule.

L'Angleterre attaque et inquiète à plusieurs reprises Dunkerque et Calais, mais les corsaires sont là. Du port de Dunkerque, entièrement rénové par Vauban, Jean Bart et ses compagnons rayonnent sur les mers Européennes, protègent les convois de blé destinés à la France, attaquent les flottes Anglaise et Hollandaise.

Vauban renouvelle complètement le système de défense vers la terre en mettant en application pour la première fois son idée la plus novatrice : "un camp retranché". Le principe en agrandissant le périmètre fortifié d'une place, on accroît considérablement le nombre d'assaillants nécessaires à la contrevallation. Proposé pour Dunkerque dés 1693, ce principe sera appliqué à Thionville, Dinant, Philippeville, Mons, Menin, Gand, Furnes et Bergues.

En avril 1689, l'Espagne et ses alliés déclarent la guerre à La France. Les forces espagnoles sont défaites à Fleurus en 1690.

Cette fois la guerre a épargné la Flandre Française.

La paix est signée en 1697 à Ryswick. Strasbourg reste à la France, mais Luxembourg, Mons, Charleroi et Courtrai sont rendus à l'Espagne.

Un événement imprévu survient alors. Le testament du roi d'Espagne Charles II, décédé le 01/11/ 1700, fait son héritier universel le duc d'Anjou, second petit fils de Louis XIV, lui même beau frère de Charles II. Il spécifie que les deux couronnes de France et d'Espagne ne pourront être réunies. Aussi le 15/05/1702, les alliés (Angleterre, Hollande & Espagne) déclarent la guerre à la France. Avec cet acte commence dans l'histoire de la Belgique, une période nouvelle, qui va durer, jusqu'à l'acceptation, par
Louis XIV du testament de Charles II roi d'Espagne en 1700. L'établissement, en Belgique, du gouvernement de Philippe d'Anjou, petit fils de Louis XIV, roi d'Espagne sous le nom de Philippe V. Gouvernement qui ne dura pas, fut détruit par la guerre de succession d'Espagne et les défaites Françaises aux Pays-Bas en 1706.

Jean Bart meurt en le 27 avril 1702.

Le 06/06/1706, les Etats de Flandre acceptent Charles VI (comte de Flandre 1711-1740), alias Charles III comme gouverneur, ainsi le gouvernement de Philippe V (roi d'Espagne) disparaît.

L'hiver 1708/1709 met le comble à la misère, la mer est gelée, plus de blé, plus d'argent, la famine s'ensuit.

Dunkerque est occupée par les Anglais dés le 19/07/1712, mais l'administration française reste en place.

Le 11/04/1713, le traité d'Utrecht, qui met fin à la guerre de succession d'Espagne. Philippe V est reconnu comme roi d'Espagne. Ce traité donne La vallée de l'Ubaye à la France, les villes de Furnes Nieuwpoort, Dixmude et Ypres sont cédées aux Hasbourg,
et oblige Louis XIV à faire raser les fortifications de Dunkerque, combler le port, détruire ses écluses et qu'on ne les rétablisse jamais. La France garde Lille, Béthune, Aire.

Charles III devenu Charles VI empereur, gouverne les Pays-Bas Espagnols, qui deviennent les Pays-Bas Autrichiens.


XVI - Sous le règne de Louis XV & Louis XVI :
Avec la mort de Louis XIV en 1715, se termine une ère de désolation.

Le Traité de la Haye (1717), les anglais font démolir l'écluse de Mardyck. Le port de Mardyck s'ensable, c'est par dizaines que les bateaux s'y échouent. Le batardeau qui bloque le port de Dunkerque sur ordre des Anglais depuis 06/08/1714 est rompu par une tempête le 31/12/1720. Les habitants en profitent pour remettre en état le vieux port, qui est bientôt ouvert aux navires.

La mort de l'empereur d'Autriche Charles VI, en 1740, ranime les ambitions de ses voisins. Louis XV prend la précaution de
mettre Dunkerque en état de résister à une attaque si l'Angleterre appuie l'Autriche. Des fortifications nouvelles sont construites.

Dés que la guerre est déclarée le 15/05/1744, Louis XV se rend en Flandre et assiste au siège de Ypres, Furnes.

Sur mer, Cornil et Pierre BART continuent dignement la tradition des corsaires Dunkerquois. Louis XV consent à la démolition
des défenses maritimes de Dunkerque dû au traité d'Aix la Chapelle (18/10/1748).

Les hostilités reprennent en Europe (guerre de 7 ans) (1756 - 1763), auxquelles participe la France, aux côtés de l'Autriche cette fois.

Dunkerque est remis en état. La guerre ne sévit pas en Flandre. Le traité de Paris signé le 10/02/1763, stipule à nouveau la démolition des défenses et des écluses de Dunkerque.

L'Edit d'août 1764, prévoit que dans 2 mois, dans les villes et communes de plus de 4 500 habitants, sera procédé à l'élection d'un Maire.

Louis XV meurt le 11/05/1774.

Le tiers des maisons de Dunkerque sont réédifiées entre 1736 et 1789, car la forte croissance démographique (10 318 habitants
en 1721 et 27 262 en 1790) nécessite la construction de maisons neuves qui répondent aux normes de salubrité.

Après l'indépendance américaine, le traité de Versailles signé en 1783, libère définitivement Dunkerque des exigences anglaises
et le renouvellement en 1784 de la franchise portuaire conduit la ville vers le redressement économique.

En 1793, les troupes françaises entrent dans Furnes et y restent 6 mois. Lille est bombardée par les anglais. L'ennemi occupe Ostende, puis Furnes, Valenciennes, Ghyvelde, Rosendaël, et encercle Dunkerque, mais les anglais battent en retraite. Le 08/09, bataille victorieuse française à Hondschoote.

La suppression de la franchise séculaire le 31/12/1794, replonge Dunkerque dans le marasme, la population redescend à 22 270 en 1800.



XVII - Essor de la ville portuaire de Dunkerque 1803 - 1940 :
En 1797, Le Général BONAPARTE, signe avec l'Autriche le traité de " Campo Formio ", qui donne la Belgique à la France.

En 1800, la ville restera plus de 100 ans sans à avoir à réparer des ruines causées par l'invasion étrangère.

En 1802, Traité d'Amiens, qui met fin aux hostilités avec l'Angleterre.

L'activité économique reprend peu à peu, appuyée par la présence de nombreuses fabriques (tabac, tanneries, amidonneries, genièvreries etc. ).

Bénéficiant des faveurs du premier consul, la ville obtient le siège de la préfecture du premier arrondissement (27/04/1800), le transfert de la sous préfecture au détriment de Bergues (22/07/1803) et du tribunal civil (24/02/1804), installation d'un tribunal des douanes (18/10/1810).
Dunkerque peu alors se lancer dans des travaux d'embellissements urbains :
- Embellissement de l'hôtel de ville (1812)
- Rétablissement de la chapelle Notre Dame des Dunes (1815)
- Mise en chantier du bassin Becquet (21/09/1823)
- Construction du collège communal (1826)
- Inauguration du bassin Becquet par Charles X (14/09/1827)
- Construction de l'abattoir et de la prison (1832)
- Construction du théâtre (1836),
- Construction de l'établissement des bains de mer et du casino et hôtel (1838)
- Remplacement de l'éclairage public à l'huile par l'éclairage au gaz (1837)
- Edification du phare Risban (1838) et sa mise en service (01/05/1843)
- Construction de la statue de Jean Bart (1845), de la caserne des douanes (1848), de la Banque de France (1855), de l'hôtel des pompiers (1860), de la halle aux poissons (1863), du palais de justice (1864)
- Construction de l'écluse à sas (1852) et l'écluse de barrage (1857).